ZSU-23-4
ZSU-23-4 Shilka | |
ZSU-23-4 Shilka | |
Caractéristiques générales | |
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Équipage | 4 |
Longueur | 6,54 m |
Largeur | 2,95 m |
Hauteur | 2,25 m |
Masse au combat | 20,5 t (19 t à vide) |
Blindage (épaisseur/inclinaison) | |
Blindage | 9,2 mm (tourelle) - 15 mm (caisse) |
Type | Plaques d’acier soudées |
Armement | |
Armement principal | 4x canon automatique AZP-23, refroidis par eau, avec un emport de 2 000 obus de 23 × 152 mm |
Armement secondaire | néant |
Mobilité | |
Moteur | V-6R moteur Diesel 6 cylindres |
Puissance | 280 hp |
Suspension | Barre de torsion |
Vitesse sur route | 50 km/h |
Vitesse tout terrain | 30 km/h |
Puissance massique | 13,7 ch/t |
Autonomie | 450 km |
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Le ZSU-23-4 Shilka (russe : ЗСУ-23-4 « Ши́лка ») est un canon antiaérien automoteur développé à la fin des années cinquante par l’Union soviétique et adopté par l’armée de ce pays en 1962.
Légèrement blindé et armé de quatre canons de 23 mm dirigés par radar, le ZSU-23-4 est considéré depuis son apparition comme une menace majeure pour l’aviation de l’OTAN. Le véhicule est également une réussite commerciale, ayant été exporté dans plus de trente pays, et est toujours en service actif en 2020 dans un grand nombre de ceux-ci.
Dénomination[modifier | modifier le code]
La dénomination est composé de trois éléments. Les trois premières lettres identifient le type de véhicule : ZSU, ou ЗСУ en cyrillique, sont l’abréviation de Zenitnaya Samokhodnaya Ustanovka(Зенитная Самоходная Установка), qui signifie « système automoteur antiaérien ». Les deux chiffres qui suivent désignent le calibre de l’armement pour le premier, soit 23 mm, et le nombre de canons pour le second, en l’occurrence quatre1.
Le troisième élément est un surnom, orthographié Ши́лка en cyrillique, mais dont la signification est sujette à débat : Mike Guardia le met en relation avec la rivière Chilka (Шилка), en Sibérie, du fait que les autres véhicules soviétiques de même type portent également des noms de cours d’eau sibériens, comme le ZSU-37-2 Yensei, évoquant le Ienisseï2, ou le 2K22 Tunguska3. Steven Zaloga le relie en revanche au mot russe ши́ло, « poinçon »4.
La version ZSU-23-4M aurait dû initialement prendre le surnom de Biryuza (бирюза), « turquoise » à la place de Shilka, mais la popularité de ce dernier fit que le Ministère de la Défense soviétique renonça finalement à changer le surnom5.
Histoire[modifier | modifier le code]
Développement et production[modifier | modifier le code]
Le développement du ZSU-23-4 commença en afin de succéder au ZSU-57-2, que l’absence de radar, et donc de capacité tout-temps, commençait à rendre obsolète. Il faisait partie d’un projet visant à la conception de deux véhicules anti-aériens, l’un équipé de quatre canons de 23 mm et destiné à l’escorte des formations motorisées, et l’autre équipé de deux canons de 37 mm et dont la mission était d’accompagner les divisions blindées. Les deux projets furent appelés respectivement Shilka et Yensei, d’après des cours d’eau de Sibérie, et confiés au bureau de développement nº16, à Moscou. Un prototype de chaque véhicule fut livré en , celui du Shilka étant basé sur le châssis du PT-76 et celui du Yensei sur le SU-1002. Les essais montrèrent rapidement que le Shilka était près de deux fois plus efficace que le Yensei, ce qui conduisit à abandonner le développement de celui-ci; le ZSU-23-4 fut ainsi adopté en tant qu’unique véhicule de défense anti-aérienne le 6.
La production ne put toutefois débuter à cette date : l’Union soviétique avait alors un important retard technologique sur les pays de l’OTAN en matière d’électronique à l’état solide, obligeant les ingénieurs à utiliser des tubes, beaucoup moins fiables et performants. Ils étaient en particulier très affectés par les vibrations et la chaleur, d’autant plus que lorsque le radar était en fonctionnement, les tubes chauffaient, augmentant rapidement la température à l’intérieur de la tourelle à des niveaux parfois même insupportables pour l’équipage. Le véhicule fut ainsi remanié plusieurs fois au cours des années suivantes afin de tenter de résoudre ces problèmes, avec un succès mitigé, et la production en série ne put débuter qu’en 19654.
La production s’étala de 1965 à 1984, avec cinq versions majeures : les deux versions de pré-série et de production initiale en 1965, puis le ZSU-23-4V en 1968, le ZSU-23-4V1 en 1972 et enfin le ZSU-23-4M en 19777,6. Les corrections concernaient majoritairement l’électronique, qui fut progressivement modernisée, avec l’introduction de composants à l’état solide4.
À l’arrêt de la production, environ six mille cinq cent exemplaires avaient été produits dont près de deux mille ont été exportés5. En 2020, le Shilka est toujours en service dans les armées de la fédération de Russie et de plus de trente autres pays6.
Histoire opérationnelle[modifier | modifier le code]
Le ZSU-23-4 fut employé pour la première fois au combat par les Égyptiens et les Syriens en , pendant la guerre du Kippour, durant laquelle il infligea de lourdes pertes à l’aviation israélienne. Les appareils israéliens avaient en effet pour habitude de voler à basse altitude pour éviter les missiles sol-air SA-2 et SA-3 et furent pris par surprise en position vulnérable par les Shilka, dont ils ignoraient la présence5. Les Égyptiens abattirent ainsi dix appareils rien que le premier jour du conflit, et les Syriens plus de trente au total ; les Israéliens estimèrent par la suite que la majorité des cent trois avions qu’ils perdirent furent détruit par des ZSU-23-4. Cependant, le succès arabe fut de courte durée, les Israéliens ayant rapidement adapté leurs tactiques8. Durant les guerres israélo-arabes suivantes, les Shilka restèrent ainsi une menace, mais n’infligèrent que des pertes réduites, par exemple six appareils lors de l’intervention militaire israélienne au Liban de 19829.
De la même manière, les Shilka irakiens ne connurent que peu de succès durant la guerre du Golfe en 1991. Les armées aériennes de la coalition avaient en effet à cette date déjà développées de nombreuses tactiques et armes permettant de réduire grandement l’efficacité de ceux-ci5. Les hélicoptères d’attaque américains, AH-1 Cobra et AH-64 Apache, disposaient ainsi d’armement dont la portée efficace était largement supérieure à celle du Shilka et favorisaient donc les engagements à longue distance10.
De leur côté, les Soviétiques utilisèrent le ZSU-23-4 au combat pour la première fois au combat à partir de 1979, pendant la guerre d’Afghanistan. Si le véhicule n’était que de peu d’intérêt dans son rôle traditionnel, étant donné l’absence totale de menace aérienne, il fut en revanche très utilisé contre les cibles au sol, la capacité en élévation de ses canons le rendant très utile dans les défilés des montagnes afghanes et en milieu urbain11. Témoin de l’efficacité du Shilka, les rebelles afghans les surnommèrent Shajtan-Arba, « le chariot du Diable »5. Certains véhicules, connus sous le nom de ZSU-23-4 Afghanskii, furent même modifiés sur le terrain afin d’améliorer leurs performances dans ce rôle en augmentant notamment la quantité de munitions embarquée11.
Confrontés au même type de situation tactique lors des guerres de Tchétchénie, avec des tireurs embusqués au sommet des immeubles, trop haut pour les canons des chars, les Russes recoururent de nouveau avec succès au ZSU-23-411. Le même type de tactiques fut utilisé par l’armée syrienne lors de la guerre civile syrienne à Alep et Damas en 20118.
Caractéristiques[modifier | modifier le code]
Ensemble propulsif[modifier | modifier le code]
Plusieurs châssis furent envisagés pendant le développement initial. Celui de l’ASU-85 s’étant toutefois révélé être trop léger pour supporter le poids de la tourelle et celui du T-54 n’offrant pas assez d’espace intérieur, les soviétiques développèrent sur la base du PT-76 un nouveau châssis nommé GM-5754.
Le moteur compte huit-cylindres développant 280 hp, ce qui permet de faire atteindre à l’engin de 19 t une vitesse maximale de 50 km/h sur route et de 30 km/h en tout-terrain; l’autonomie est de 450 km2.
Armement et équipement[modifier | modifier le code]
Armement et munitions[modifier | modifier le code]
Le ZSU-23-4 tire la deuxième partie de son nom de son armement: quatre canons automatiques 2A7 de 23 mm pouvant tirer chacun à une cadence de 850-1 000 cps/m, soit un total de 3 400-4 000 cps/m pour le groupe de quatre. La vélocité des munitions en sortie de bouche est de 970 m/s et leur portée verticale théorique maximale de 5,1 km, bien que la portée maximale effective soit considérée comme limitée à 2,5 km; elle atteint toutefois jusqu’à 7 kmcontre les cibles au sol en tir horizontal12.
À l’origine, le refroidissement des canons était uniquement passif, au contact de l’air ambiant. Cette conception ne permettait pas d’assurer un refroidissement suffisant des armes lors des engagements prolongés, ce qui conduisait à des pertes de contrôle de l’arme: du fait de la chaleur du canon, la charge propulsive de l’obus est amenée à son point d’auto-ignition dès qu’il est chargé, ce qui déclenche le tir sans action sur la détente de la part du tireur; le canon étant automatique, ce tir enclenche le chargement de l’obus suivant, qui est tiré à son tour, la réaction en chaîne ne s’arrêtant que lorsque le magasin est vide. Pour pallier ce problème, un système de refroidissement actif à eau fut rapidement installé13.
Les munitions sont composées d’obus de 23 × 152 mm à étui d’acier et peuvent être de deux types: explosifs ou perforants. La répartition est généralement de quarante obus explosifs pour dix obus perforants, chaque catégorie comportant également une certaine proportion de munitions traçantes14.
Radar et systèmes électroniques[modifier | modifier le code]
Le Shilka est équipé d’un radar RPK-2 Tobol, dont le radôme est monté au-dessus de la tourelle et peut-être replié lorsque le radar n’est pas en service. Il émet dans la bande J (en) et peut détecter des cibles jusqu’à 20 km, les capacités de verrouillage et de suivi étant limitées à 10 km. Au moment de sa mise en service, le RPK-2 est sans équivalent à l’Ouest du fait de ses performances et de sa capacité à résister aux contre-mesures électroniquesexistantes à l’époque. Il n’est toutefois pas exempt de défauts: très sensible, il détecte beaucoup de faux-positifs aux altitudes inférieures à 60 m, en raison des interférences créées par le sol; il a également des difficultés à suivre les cibles trop proches et a suivre un appareil pendant de longue période, ce qui oblige l’équipage à remettre périodiquement le système à zéro15. Certains de ces défauts ont cependant été corrigés lors de la mise à jour des Shilka de l’armée russe à la fin des années 199016. Le ZSU-23-4 est également équipé d’optiques classiques pour pouvoir engager des cibles au sol ou lorsque le radar est inopérant15, toutefois l’absence de télémètre laser requiert un tireur particulièrement expérimenté pour que les chances de toucher la cible soient raisonnables16.
Le système d’arme du Shilka peut fonctionner selon trois modes différents. Le mode « radar seul » est utilisé contre les cibles difficiles, comme un avionévoluant à grande vitesse à basse altitude; dans ce mode, c’est l’ordinateur qui effectue le pointage des armes à partir des données obtenues du radar et il est également capable d’effectuer une prédiction sur dix secondes, ce qui permet de maintenir le suivi d’une cible qui passerait momentanément derrière un obstacle17. Le mode « radar et optiques » est utilisé contre les cibles aériennes lentes et les cibles au sol; dans ce mode, le tireur effectue lui-même le suivi de la cible à travers les optiques, mais il reste assisté par l’ordinateur qui ajuste les armes pour tirer à la bonne distance, à partir de l’information fournie par le radar. Le mode « optiques seules » n’est utilisé que lorsque le radar est inopérant, que ce soit pour raisons techniques ou pour éviter la détection; dans ce mode le tireur effectue lui-même le calcul de la solution de tir et le pointage des armes13.
Le système d’armes du ZSU-23-4 est considérablement plus performant que celui de son équivalent américain de l’époque, le M163 VADS: le pourcentage de coups au but par rafale d’un Shilka tirant sur un F-4 en vol horizontal à 1 km est de 0,13, alors qu’un VADS tirant sur un Mig-21 dans les mêmes conditions ne parvient qu’à un ratio de 0,0814.
Protection[modifier | modifier le code]
Le ZSU-23-4 est protégé par un blindage fait de plaques d’acier soudées, dont l’épaisseur maximum est de 9,2 mm pour la tourelle et de 15 mm pour la caisse, ce qui est suffisant pour le protéger des tirs d’armes légères et des éclats d’obus, mais pas des projectiles de plus grand calibre et vélocité2.
Versions[modifier | modifier le code]
Variantes de production[modifier | modifier le code]
Le ZSU-23-4 a été produit en cinq grandes variantes. Les deux premières étaient les modèles de pré-série et de production initiale de 1965, qui ne furent produit qu’en faible nombre et ne se différencient presque que par leur aménagement intérieur. Le ZSU-23-4V, aussi appelé modèle 1968, car présenté pour la première fois à la parade de la Victoire de Moscou de cette année, ne comportait également que peu de modifications, mais fut le premier à être exporté, la Pologne ayant acquis quelques exemplaires4.
Le ZSU-23-4V1, dont la production débuta en 1972, fut le premier modèle pour lequel la production fut licenciée à l’étranger, ainsi que le modèle le plus produit et le plus exporté. Cette version vit une amélioration importante de l’électronique et de l’antenne radar. Son aspect visuel extérieur est proche des modèles antérieurs, mais elle s’en distingue toutefois au niveau des carénages latéraux de la tourelle4.
La dernière version de production est apparue au milieu des années soixante-dix et fut appelée ZSU-23-4M. L’électronique fut modernisée afin d’introduire un maximum de composants à l’état solide et le système de conduite de tir fut également modifié4.
Modifications de terrain[modifier | modifier le code]
Lors de la guerre d’Afghanistan, les Soviétiques utilisèrent massivement le ZSU-23-4 contre les cibles au sol, tandis qu’il n’y avait aucune menace aérienne. Afin d’améliorer les performances dans ce rôle, les ateliers de terrain modifièrent un nombre substantiel de Shilka : le radôme et l’équipement électronique du radar fut retiré et remplacé par des conteneurs de munitions, doublant ainsi le nombre d’obus embarqués, pour un total de quatre mille, et ils furent également dotés de dispositifs de vision nocturne18,5. Cette version prit le nom de ZSU-23-4M2 Afghanskii18.
Utilisateurs[modifier | modifier le code]
Utilisateurs principaux[modifier | modifier le code]
- Allemagne de l'Est
- La Nationale Volksarmee acheta une centaine de ZSU-23-4 en remplacement de ses ZSU-57-2. À la réunification, ils connurent des sorts divers: la plupart furent détruits ou rendus à l’Union soviétique, mais quelques-uns rejoignirent des musées. Une dizaine furent également achetés par la filiale néerlandaise de Thales, qui envisageait de les moderniser et de les revendre à l’armée néerlandaise, mais celle-ci ne donna pas suite au projet19.
- Égypte
- Les ZSU-23-4 égyptiens causèrent des dégâts considérables à l’aviation israélienne pendant la guerre du Kippour20.
- Inde
- L’Inde a acheté une centaine de Shilka à l’Union soviétique dans les années 1970. Ils ont été modernisés ultérieurement par les entreprises Bharat Electronics et Israel Aerospace Industries, se voyant dotés d’un nouveau moteur, ainsi que d’un nouveau radar et de meilleur systèmes électroniques21. Par ailleurs, l’Inde a acquis en 2014 auprès de l’Ukraine cent trente-quatre ZSU-Donets22.
- Pologne
- La Pologne fut le seul opérateur étranger du ZSU-23-4V Modèle 1968, dont elle acheta quelques exemplaires23. Tous modèles confondus, le pays a acquis cent cinquante Shilka, la plupart étant toujours en service en 2015. Leur électronique a toutefois été modernisée à partir de 1998 et ils ont par la même occasion reçus en plus de leur armement principal quatre missiles sol-air PZR Grom; cette version actualisée, qui a pris le nom de ZSU-23-4 MP « Biała », est sinon identique au véhicule d’origine22.
- Russie
- La Russie est logiquement le plus gros opérateur du Shilka. À la fin des années 1990, l’armée russe a entrepris de les moderniser : l’opération a notamment visé à remplacer les systèmes électroniques d’origine par des ordinateurs plus modernes, ce qui a permis un gain de performance important en matière de suivi et de précision du tir16. L’armement a également été augmenté de deux missiles sol-air 9K38 Igla installés de part et d’autre de la tourelle et un travail important a également été réalisé pour réduire la signature thermique. Au niveau de la motricité, la transmission d’origine a entièrement été remplacée par un nouveau modèle hydrostatique, augmentant la vitesse maximale de plus de 10 km/h21.
- Ukraine
- À la chute de l’Union soviétique, l’Ukraine, désormais indépendante, récupéra une partie des ZSU-23-4 de l’Armée rouge. Elle lança un programme de reconstruction de ces véhicules à la fin des années 1990: cette transformation, réalisée par l’usine Malishev de Kharkiv, consista à remplacer le châssis original par un châssis de char T-80 et à augmenter l’armement de missiles 9K35 Strela 10. Cette version, dénommée « Donets », a également été exportée en Inde en 201422.
Autres utilisateurs[modifier | modifier le code]
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Informations complémentaires
Poids | 0.3 kg |
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Dimensions | 14.5 × 4 × 24 cm |
Echelle | 1/72 |
Matériau | Plastique |
Avis
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